En cette journée de mai, Pascal Bruyère trie patiemment les pierres éparpillées au milieu des gravats qui jonchent le chantier de l’ancienne église Saint Jacques. Après un hiver de travaux, le nouveau propriétaire se félicite « les murs sont maintenant dégagés, certains pans s’élèvent à plus de 3 m de haut et tiennent bon. C’est une bonne surprise ! On voit à présent à quoi ressemblait cette petite chapelle romane de 65 m2 ». Après plus d’un siècle de sommeil, l’ancienne église reprend vie grâce à l’énergie et à la détermination de Pascal. « Je suis arrivé à Aucelon comme employé municipal, avec l’envie de mener un projet dans le village. Mon contrat en CAE* n’a pas pu se renouveler, mais la motivation est toujours là ! Je souhaite rebâtir l’église au plus près de sa forme ancienne, avec des matériaux nobles comme la pierre, le bois et la chaux. Elle pourra ensuite répondre à des usages très larges, selon les projets qui émergeront. »
Pascal a pu acquérir les ruines de l’ancienne église et le terrain attenant grâce au conseil municipal qui, à l’unanimité, a fait le choix de lui vendre. A l’initiative de Sébastien Kott, habitant d’Aucelon, un micro-crédit a permis de réunir 5000 €. « De nombreuses personnes me propose leur aide, ce projet les touche : dons, coups de main, prêt de granges ou de matériel, heures de pelle gratuites, … J’ai envie de rester ouvert aux idées des habitants afin de créer un mouvement dans le village. Et, pour mener la suite des travaux, je cherche à développer une activité sur place » renseigne t-il. Une chose est sûre, l’été sera bien rempli pour Pascal, entre travaux, cueillettes… et visites des voisins, amis et visiteurs de passage !
L’église d’Aucelon en quelques dates :
- vers 1600 : 1er écrit au sujet de l’église Saint Jacques, détruite puis rebâtie à cette époque ;
- 1909 : l’église figure à nouveau en ruine sur le cadastre napoléonien ;
- vers 1945 : façade encore partiellement préservée ;
- 2017 : achat des ruines par Pascal Bruyère, cimetière déclassé après accord de la préfecture.